Vers 2h du mat je me sens angoissée.J’ai essayé de dormir, mais trop de pensées me traversent l’esprit. Je n’arriverais pas niveau boulot. Tu n’arriveras pas. Trop énorme un 1000m² !Tant de choses encore à faire à prévoir. Repousser l’échéance ? Impossible.

Je me tourne dans mon lit. J’entends ronfler mon chien qui a le droit d’être avec moi quand Cyril n’est pas la. Cy. Quand il est là, il me nerve avec son dynamisme, voir il me stress. Quand il n’est pas là, il me manque. Seule. Je suis seule dans mon lit.

Une boule d’angoisse, une panique monte du fin fond de mon âme, grossit. D’un bond je me lève, vais à la cuisine. Je vois sur l’horloge 3h. 3h et je ne dors pas. Un de mes chats est là, vient c’est faire câliner…Je n’ai rien a la maison contre l’angoisse ou pour dormir, je cherche pourtant, ouvrante mon placard a pharmacie. Il ne contient rien, que des trucs homéopathiques vus mes allergies.

Tant pis, je le referme, en passant je vois ma tête dans son miroir. Sale tête, palot. Faut que je me lave la tête, ils sont gras et pendouillent lamentablement, me donnant l’air d’une noyée. Oui, je suis noyée. Noyée dans mes soucis. Je me prends une cigarette et j’ouvre mon frigo. Flûte, faut que je fasse les cours. Un seul yaourt ainsi qu’un brocoli déjà jaune, un reste de soupe.

Voyons, je trouve une bière, je la sors, l’ouvre. Une Grimbergen. J’adore cette marque de bière. J’en prends une gorgé et un souvenir me vient. La dernière fois que j’en avais bu, cela étais avec LUI, dans un bistro sympa a Paris. Je lui avais appris à la même occasion un petit truc allemand, comment trinquer à l’amitié. Comme c’est loin tout cela. Une larme se fait un chemin le long de ma joue.

Pense à autre chose ! Je me sermonne. Cyril rentre aujourd’hui. Faire les cours, mettre en route le lave-vaisselle, la machine à laver, ranger, te laver les cheveux, faire face au boulot. Je suis si fatiguée. Assis à ma table de cuisine. Fatiguée. Je frissonnes. Impitoyable l’heure tourne. 4h. J’ai froid aux pieds, j’ai froid a l’intérieur. Va au lit te réchauffer, je me parle à moi-même.

Je le fais, je prends un des livres qui traînent constamment sur mon chevet de lit, quatre ou cinq, je les lis tous selon mon humeur du moment. Je pose le livre choisi, éteins la lumière pour la rallumer quelques instants plus tard. J’ai froid, si froid et j’ai peur dans le noir. Je me sens oppressé.

Le sommeil est venu, je ne me suis pas aperçu.

Ce matin je me suis levé, devant mon miroir toujours aussi pale j’ai pris un produit qui épargne un lavage de cheveux, me suis maquillé, habillé….Résultat nickel, personne ne verra que j’ai passé une nuit blanche. Je me le dois, je le dois à mon Job au Top. Non, personne ne verra derrière ce masque tes doutes et tes angoisses. Personne, même pas Cy. Va, va donner des ordres, assume, va Briget!

Avant de partir, j’ai mis en route les machines, j’ai fait ma liste de cours, donné à manger à mes compagnons.

Mon vieux Labrador me lèche tendrement un mollet en passant. Oui toi seule tu sais, tu as senti que c’est ne fût une bonne nuit. Tu seras le seul à le savoir.

by herself AVRIL 2004