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SUSANNE OU LES HIRONDELLES....
Amélie était pressée. Elle allait faire sa premier grand boom pour son anniv. Elle attendait au moins 20 invités dont Julien. Ah, Julien ! Le chouchou de tant de filles ! Grand, brun, beau ! Elle comptait tant sur cette soirée pour le séduire. Encore un jour, demaiiiiiiiiiin ! Demain elle aurait 13 ans ! Donc avec Maman elle avait prévu de faire les magasins pour trouver LA tenue ! Fallait qu’elle soit belle ! Et sexy ! Fallait ! Elle aurait même le droit de se maquiller ! Toutes à ses pensées Amélie ne vit pas le camion quand elle traversa la route pour rejoindre l’autre coté. Crissements de freins et puis plus rien.
Dans la chambre d’Amélie, Susanne se sentit apaisée. Elle y venait souvent. Elle s’assit sur son lit. Les posters de Lorie, Alizé et Britney la regardaient. Sur son petit bureau ou trônait son ordinateur, il avait aussi son journal intime avec Diddle en couverture, soigneusement cadenassées, ses crayons, livres…Sur le mur épinglés des photos. Amélie en vacances à la mer en maillot, son père et elle…Amélie avec sa meilleure copine Carol faisant des grimaces au photomaton…Amélie.
A 50 ans passés Susanne était toujours belle. Brune comme sa fille, élancée. Elle avait toujours tenu d’être à la hauteur de sa petite ado, car elle avait eu Amélie tard. Son unique enfant, sa fille, son Bébé….Susanne soupira. Depuis un mois sa fille était dans le coma. A part ce choc à la tête elle n’avait eu qu’une jambe fracturée. D’abord les médecins avaient été prudents…Très prudents. Fallait attendre. Ils leur avaient donné une semaine…Mais Amélie ne s’était pas réveillé. Maintenant, au bout d’un mois…Il ne se pronocaient plus. Assez rêvassé ! Susanne se leva, descendît dans sa grande cuisine, se fit un thé. Bien chaud. Aujourd’hui c’était Robert, son mari, qui veillait Amélie. L’un comme l’autre ils étaient persuadés qu’il fallait être là quand elle se réveillerait. Qu’elle sentait leur présence.
Susanne siffla ses chiens et décida de faire une longue ballade. En bottes et Trench elle traversa la cour de leur petite ferme. Passant à coté de la grange elle vit un nid d’hirondelles abandonnées. Ah les hirondelles, ses porte-bonheur ! On était au mois d’Octobre, forcement, elles étaient parties. Pendant tout le chemin elle pensait aux hirondelles. Petite, sa propre mère avait été très malade. Elle avait prié et une hirondelle s’était posé un après-midi sur sa fenêtre. Maman avait guéri. Plus tard, quand elle avait connu Robert peu avant ses fiançailles, il était allé faire un reportage au Nicaragua dévasté par une guerre civil…Là aussi elle avait vu une hirondelle et Robert était revenue sain et sauf.
Assis sur une vieille souche d’arbre près d’un petit lac Susanne rêvassait. Tout était calme et paisible. L’odeur de la terre mouillée mélangée à celle des pommes de pins effleurait ses narines…Il faisait doux pour la saison. Tout d’un coup elle vit voler des oiseaux. Au moins une dizaine ! Des hirondelles !!! Au mois d’Octobre ! Elles virevoltaient autour d’elle, s’élevaient dans le ciel, descendaient en pique comme pour la narguer ! Puis disparurent. Muni d’une présomption Susanne se leva, appela les chiens. Elle avait hâte d’un coup, hâte. Elle se mit à courir. Quand elle arriva à la maison essoufflée, elle entendit le téléphone sonner. Elle tourna sa clé dans la serrure en tremblant, arriva à décrocher. – C’est moi, mon Amour. Amélie vient de se réveiller. Ses premiers mots furent « J’aimerais pouvoir voler »…Ah, c’est le rêve de bien d’hommes….
BY HERSELF OCTOBRE 2004 !
Ecrit par brigetjones30, le Vendredi 22 Octobre 2004, 01:04 dans la rubrique "AU JOUR LE JOUR".
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