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UN MONDE DE CONTES






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Quel Plaisir, Plaisir..d'Être sur Terre, sur Terre !

LET IT BE....

ANTOINE OU L’AMOUR

 

Vous pouvez me réparer cette balance ? Antoine regarda la jeune fille qui se tenait devant lui. Canon, elle était canon.- Euh, moi regarder et faire comme pouvoir. - ? Vous êtes français ?

–Oui. – Ok, je repasse quand ?*( en français dans le texte)

– Dans une semaine ? Elle lui sourit – Ca marche ! Retrouvant ses esprits, il lui demanda en faisant un grand effort – C’est où qu’on s’amuse le plus à Berlin ? Quel disco, boîte de nuit ? Elle le taxa de haut en bas. Beau Mec ce français. Grand, brun, peau mate, yeux bleu-gris.- Ben, le Star-Club n’est pas mal, c’est vers Wedding, sinon il y en a plein d’autres !

Antoine la regarda partir. Putain, quelle fille. Pas pour lui. Jamais il n’arriverait à sortir avec une fille aussi classe, aussi top. Il avait quitte la France au mois de Mars pour parfaire ses études.

En fait il avait fui, laissant derrière lui Solange, un fille d’une riche famille bordelais. Sa famille aurait vue d’un bon œil leur union, pas lui. Il avait choisi l’Allemagne, cela faisait bien sur un CV. On était au mois d’Octobre, et bien sûr il avait connu pleins de filles, avait fait connaissance avec des gens intéressantes. Mais ne pas avec une fille comme ça.

Le samedi suivant, malgré son appréhension il se redit au Star-Club. S’assit sur un tabouret de bar et attendit. Elle arriva enfin, entouré de copains. 3 filles et 10 mecs ! Tu parles Charles. Il se contenta de surveiller le petit groupe, et surtout elle. Elle. Ils avaient commandé une bouteille de whiskey et du coca avec et il vit qu’elle buvait plus de whiskey que du coca. Tout d’un coup elle se leva, alla sur la piste et se mit à danser. Elle dansait tellement bien que les autres s’écartèrent, lui laissant la place. Elle dansa yeux fermés, tout à sa musique….Antoine tomba éperdument amoureux d’elle.

-Ma balance est prête ? Réparé ? Antoine la lui tendit.- Voilà ! Combien je vous dois ?

-Rien…- Comment ça rien ? Elle se tenait devant lui et ses beaux yeux bleus étincelaient. Antoine inspira profondément, se lança, rien à perdre, tout à gagner. – Une sorti ! Vous avez l’air de bien connaître votre ville…-Hum. Vous connaissez le Château de Sans-Soucis ??? Non ? Ok, alors, je suis libre samedi….Elle se tourna ouvrit la porte quand il l’interpella

-C’est comment votre prénom ? – Clara !

Ainsi commença leur histoire. Elle lui fit visiter sa ville, était super sympa avec lui, mais restait à distance. Entre son français scolaire à elle et son allemand approximative ils développèrent un langage propre à eux. De fois elle lui accordait un baisé sur la joue, de fois pas. Par moments elle était passionnée en lui racontant son pays, par moments elle était silencieuse, pensif et triste. Au moment de Noël, elle l’invita un dimanche dans son studio.

Il avait acheté un bouquet de fleurs pour l’occasion, pas de roses, non, des anémones bleues, car il estimait leur relation plus faite d’amitié qu’autre chose, malheureusement, mais c’était déjà ça.

Elle lui servit des petits gâteaux spécialement conçus pour cette occasion et de coutume pour Noël. Un peu ratés. Elle mit un disque des Beatles,' Let it be….'

Il regarda autour de lui. Partout des livres. Les étagères ne suffisant plus, elle les avait mis parterre, empilés…Il en avait au moins 2000. Sur une table il vit une machine à écrire IBM à boule, des lunettes…Un cadre. Une bonbonnière remplis à ras bord de ce qu’il pensait être des comprimés. De tous les couleurs. Blanc, bleu, rouge voir orange. Etrange. Au mur il vit des cadres avec des photos, des photos du monde entier et un, assez épais, qui contenait une veste de cuir aviateur sous verre. Etrange…-Tu veux boire un coup ? Champagne ou café ??? –Euh…Café pour moi. Elle alluma la troisième bougie de sa couronne d’avent, lui servit un café, à elle du champagne.

Merde, il aurait du prendre du Champ ! Antoine se trouva tout con. Impossible pour lui de cerner cette fille. – Voilà, mon chez moi ! C’est bordelique, hein ? Faut dire que cela fait longtemps que je n’ai invité personne ! Elle se leva, ouvrit la porte qui donnait sur la chambre. Voilà, mon lit et mon nounours adoré !!! Il est grand hein ! Je ne dors qu’avec lui ! Petite je lui ai coupé les poils sur la tête en jouant au coiffeur ! Ala, que j’étais triste après, car bien sûr, ils n’ont jamais repoussé ! C’est mon Grand-père qui me l’a offert. Elle le défiait du regard.

–Ecoute, c’est quoi dans cette bonbonnière ? Tu écris ? Tu es myope ?

Clara se servit un autre verre de Champagne. Le troisième.

-Ecoute Mec…Parle moi d’autre chose ou pars. Elle était agressive. Antoine la regarda. Posa sa tasse de café. –Tu me plais énormément Clara, mais par moments je ne sais plus quoi penser de toi. Tu, enfin tu n‘as donc pas de sentiments pour moi ? Il se leva, s’approcha de la table et du cadre. Regarda la photo. Posa le cadre. –Je vois la place est prise. Elle resta silencieuse.

Il prit son manteau, s’approcha de la porte quand il entendit Clara crier –Oui, la place est prise !!! Il claqua la porte.

 

Clara marcha d’un pas vif malgré le trottoir couvert par endroits de glace. On était fin Janvier. Arrivé à la Wachtstrasse 17 elle poussa la porte et grimpa les quatre étages à pied. Antoine habitait sous les combles de cette immeuble du vieux Berlin. Il lui avait manqué. Il n’était pas comme les autres hommes quelle connaissait. Different. Ils n’avaient pas rdv, elle tenta son coup comme ça à tout hasard, on était dimanche. Elle sonna avec insistance et la porte s’ouvrit enfin. Elle éclata de rire. Antoine se tenait devant elle en pyjama flanelle imprimé avec des images de la Bd Tintin ! Pas rasé, les cheveux hirsutes ! Il la fit rentrer, s’excusa du désordre, dit qu’il était malade, la grippe, et se recoucha. –Ah un homme malade, hein ! Tu as du thé quelque part ?Ou du Grog, miel ? Elle s’affaira dans la cuisine, improvisa. Lui porta la boisson bien chaud. –Te fous pas comme ça de moi, le pyjama est un cadeau de Noël de ma sœur !- Non, non, je le trouve très sexy ! Elle eut un sourire espiègle.

-Tu as faim ? Tant que je suis là, hein, profite ! Elle regarda dans son frigo, les placards.

Une heure plus tard le monde d’Antoine s’était éclaircie. Il avait mangé et la plus belle fille pour lui était assis sur son lit. Alors Clara fit encore mieux, elle s’allongea tout habillé sur la couette et posa sa tête sur son épaule. Il n’osa bouger et s’endormit ainsi. Au milieu de la nuit ils firent l’amour pour la premier fois.

 

–Tu te disputé avec ton Mec ? -Je n’ai pas de Mec. -Alors c’est qui sur la photo ?- Ne sois pas jaloux. Il ne faut être jaloux d’un homme que j’ai aimé, et qui est mort.- ???- Stp, ne me pose plus jamais une question sur lui. –Ok, mais la bonbonnière ?- Ha ! Ca ? C’est sont tous les comprimés que les médecins m’ont prescrit pour surmonter mon deuil. J’en ai pris pendant un mois, ensuite j’ai arrêté. –Mais alors pourquoi tu les gardes ? – Au cas ou….Il y de moments ou j’ai envie de les avaler d’un coup. Pour le rejoindre.  –Mon Dieu, tu l’as aimé à ce point là ??? – Oui.

 

Mars arriva et Antoine devait repartir son année était fini, ainsi que son contrat. Son frère aîné lui avait déjà trouvé un super travail dans une grosse boîte à Paris. Sa famille l’attendait. Il aimait Clara, mais Clara ne fit rien pour le retenir. Elle se donnait à lui d’une manière désespérée, avec passion et tendresse mais ne lui fit jamais part de ses sentiments. De ce fait, il n’en parlait pas des siennes. Il n’arrivait pas.

Clara l’accompagna à la gare par une belle matinée qui sentait déjà le printemps. Il monta dans le compartiment, baissa la vitre. Clara se haussa sur les points des pieds, l’embrassa une dernière fois, lui touchait une main. – Je t’écrirais, hein ! Et puis, je te rendrais visite !!!

Le train se mit en branle et la dernière chose qu’il vit furent ses beaux yeux bleus, ses cheveux de soie et sa petite main qui agitait un mouchoir, comme dans un film des années 50. Pris de faiblesse soudain il s’assit. Clara….. Femme-enfant, femme intelligente, femme ingénue, femme…Si sensible. Sensibilité à fleur de peau. Au bout d’une heure le train s’arrêta à une station. Antoine prit sa valise et descendît. Sa décision était prise. Il avait failli faire la plus grosse connerie de sa vie.

 

-Antoine ? Mais qu’est ce que tu fais là ? Hein ? Tu n’es donc pas parti ??? Clara le regarda les yeux gonflés de larmes. Devant elle la bonbonnière….

 – Clara je t’aime ! Epouse-moi ! Je ne peux vivre sans toi ! Je t’en prie ! Ne pleure pas, ne pleure pas, je suis là ! Clara se jeta dans ses bras.- Tu comprends, une fois à la maison je me suis rendu compte à quel point tu comptais pour moi. Mon cœur était trop plein de larmes du passé…Je ne sentais plus rien. Tu vois, là ils coulent, ils sortent, c’est bon signe…Mon cœur va être libre.....

 

Antoine informa ses parents qu’il avait rencontre sa future femme. Fiançailles prévues à Pâques. Qu’il resterait en Allemagne jusqu'à la fin des études de Clara. Qu’elle était protestante et qu’il ne changerait en aucun cas ses projets.

Son père fit parvenir une lettre en bon et du forme au Père de Clara, demandant au nom de son fils sa main.

 

Le lendemain de son mariage Clara pleura.

Ca avait été un beau mariage. Un grand mariage. Plus de 200 personnes. Elle regarda sa magnifique robe de mariée, maintenant accrochée en haut de la porte d’un armoire Louis Philipe. En laine tricoté très fin, car en était en Octobre, le col et le bas étaient entourées de plumes de signes. Elle regarda sa bague. Elle se jura de rendre Antoine heureux. Elle ferait tout, tout au mieux de son possible. Elle l’aimait, mais d’un amour tranquille. Pas passionné. Pas comme Nick.

Elle serra fort son Teddy, son vieux nounours. Elle le mit dans une housse et le porta à la cave. La veille de son départ pour la France elle avait tout jeté, la bonbonnière…la veste. Mais gardé les photos, les cadeaux de Nicolas. Caché dans un vieux armoire de la cave, bien protégé, trônait sa machine à écrire. Et sa boîte de Pandore  à elle, posé sur une étagère. Elle posa son nounours à coté.

Clara remonta les marches. Se changea, se fit belle. Mesure, mesure avait dit Mère. Elle prit les anémones bleues, assortis à ses yeux, qu’elle avait porté dans ses longs cheveux et les intercala dans un livre pour les sécher. Ensuite elle rejoignit les invitées qui étaient resté. Antoine la vit, la serra dans ses bras. Il était si fier.

A ce moment de sa vie, Clara ne savait pas qu’elle allait être hantée…..

 

Non, on ne refait pas sa vie…On la continue. Mais c’est dur. Très dur.

 

by herself OCTOBRE 2004

Les mots que l'on dit sur les lèvres meurent
Le sens qu'ils portaient s'éteint lentement
Il faut accepter  que rien n'en demeure 
Les baisers sont seuls partis les amants

Je ne t'ai donné qu'un chant périssable Comme était ce coeur pourtant qui battit Ah mon triste amour mon chateau de sable Les baisers sont seuls partis les amants
L. Aragon
Ecrit par brigetjones30, le Mercredi 27 Octobre 2004, 18:35 dans la rubrique "AU JOUR LE JOUR".
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