Bon, ils sont arrivés avec une heure de retard, c’est normal nous faire poiroter ! Avec D mon expert-comptable nous avons mis notre stratégie au point, j’adore ce Mec, il a une calculette dans sa tête !! Ensuite nous avons joué au bateau touché coulé ! Cool devant, j’étais entrain de gagner quand ils sont arrivés.

Au dernier moment j’avais laissé mes bottines en plastique rouge et fleuris dans mon placard, soyons plus classique ! Après tout nous vivons dans un monde ou nous sommes jugés sur les apparences même si moi, je ne le fais pas, c’est la richesse intérieure qui compte pour moi, en dehors du fait que j’ai le don de pouvoir voir derrière les masques, voir le petit détail qui cloche ou pas.

Alors le directeur financier, la soixantaine, vrai gentleman. Veste en tweed farmer avec les coudes en cuir et pantalon assorti, chemise blanche et foulard, chaussures Weston cirés impeccables, belle mains avec juste une petite chevalière en or avec ses initiales très discrètes porté à l’annulaire et non pas au petit doigt. Un ‘renard’ d’excellent éducation. C’est lui qui doit rendre compte au ‘Papa’ qui investit pour sa fille.

La Nana une vrai catha. Bon c’est Papa qui a le fric, mais quand même. D’abord, à 37 ans elle fait largement 10 de plus, plein de rides déjà, cheveux filasse d’un faux roux indéfinissable et mauvais coupe, bad hair day sans doute. Elle portait un panta-court rose d’été et une veste de cuir marron d’hiver ainsi que des chaussures qui avaient vu des jours meilleurs. Non, c’est ne pas le look fille riche qui fait dans du pauvre, celle-lui là je le connais, c’est un non estime de soi-même…..

Elle n’a pas ouverte la bouche pendant tout l’entretien, ni souri. Tête de renfrogné. Bon, on ne peut pas forcement être jolie mais s’arranger ! Je ne vois pas comment elle compte diriger mon équipe avec cette tronche là !

Nous aurons la réponse définitive fin de mois et allons signer, pour moi l’affaire est conclue, question de feeling. J’ai rencontré tellement de monde dans ma vie, assisté à tellement de réunions d’affaires que cela ne me fait aucun doute. J’ai serré la main du vieux renard, une main ‘franche’ et chaude, il m’a regardé droit dans les yeux sans faillir pendant que l’autre me tenait le bout de ses doigts…froids en détournant son regard.

Mon Mec reste dubitative et nous avons parié….Une tablette de chocolat noir, car il n’en a droit qu’a un petit carré de temps en temps(mais il triche !)

Il ne nous va pas rester des masses, encore un crédit à rembourser et les impôts vont se rincer, mais la santé avant tout, nous verrons bien. Ce n’est pas grave.

Perso je sais que je ne serais jamais pauvre, avec tous les talents que j’aie et pour vivre heureuse il m’en faut peu.

Une fois tout archivé et le bilan fait en février j’ai décidé de me reposer sur mes lauriers. Terminé de toujours vouloir être la meilleur, la première, terminé. Terminé.

Dès mes 20 ans j’ai démaquillé mes yeux au coton tige, car la peau autour est très fragile. J’ai continué à faire du sport, à m’entretenir. Discipline disait Mère. Au meilleur de ma forme je faisais 150 abdos par jour. Tout cela est payante à la longue. Bon aujourd’hui j’arrive à 50 et je trouve cela pas mal. Je serre mes fesses quand je peux et je ‘travaille’ mes seins en croissante mes bras et en appuyant fortement mes mains l’un contre l’autre, quand vous verrez bouger vos seins, c’est bon. On a rien sans rien…..5 minutes par jour, c’est quoi ?

Je me suis mis toute nue devant mon miroir et me suis regardé. Je me plais bien. Je me trouve belle. Je suis sereine. C’est ça qui compte.

by herself SEPTEMBRE 2005