Mardi 31.01.2006

Je voudrais que la neige parte. A cause des traces de ses pattes dans la neige. La trace, là, où il se roulé pour la dernière fois. Je voudrais que la neige reste. Je voudrais, oh je voudrais. L’impossible.

Même dans sa mort il nous n’a pas embêté.

Je m’étais tracassée, mais tracassée. Pas le faire souffrir. Veto et piqûre. Tenir sa patte ou pas, assister ou pas, comment allais-je supporter ça ? Cy n’aurait pas la force de l’enterrer seul, pas cette fois si, pas pour ce chien là.

Alors forcement tenir la patte pour qu’il ne stress pas, pour sa confiance en moi. Appeler Philippe pour aider.

Mais tout se passé autrement.

Mardi soir j’ai fait des crêpes pour Cy. J’ai mis un grand coussin a coté de ma cuisinière et mon chien se couché dessus. Il était fatigué…

Je n’ai pas mangé, pas faim. Depuis le verdict et qu’importe ce que je mange, j’ai un goût de carton pâte dans ma bouche.

Ensuite je suis resté, assis sur un tabouret, a coté de lui, le caressant, lui parlant. Au bout d’un moment je l’ai quitté, trop dure tout cela. Aussi une certain pudeur…

J’ai répondu à mes mails.

Il m’a rejoint dans le séjour. Et il a vomi du sang clair. Alors j’ai su que le moment était venu. J’ai récupéré son coussin, des serviettes, j’ai fait un lit douillet, très douillet.

Cy regardait les Bronzés à la télé, il riait, je n’ai rien dit. Il souffre autant que moi.

Je me suis assis parterre, j’ai mis sa tête sur mes genoux comme quand il avait été chiot et je l’ai caressé, câliné. Doucement. Je lui ai dit dans l’oreille au combien je l’aimais. IL me regardait, encore lucide.

Quand il est tombé dans le coma, j’ai dit à Cy de venir. Cinq minutes plus tard c’était fini. Voilà.

Tout de suite nous n’arrivions pas à y croire. Il était couché comme toujours, dans sa position préférée. Sauf qu’il ne respirait plus.

Une belle mort. Il n’a pas souffert. Mort six jours après le verdict. Peu d’humains ont cette chance.

Nous sommes allé dans la cuisine, nous nous sommes embrassés, nos larmes se sont mélangés. Mon Dieu quelle douleur. Quelle douleur.

Ensuite j’ai cherché un drap, nous l’avons porté dessus avec son coussin et enveloppé. Il a passé la nuit dans notre garage.

Le lendemain tôt nous avons choisi un bel endroit et j’ai aidé Cy. Pour tout. Creuser sa tombe. Parfait team-work. Comme j’avais appris petite, j’ai mis pleins de grains et tout ce que j’ai pu trouver dans sa tombe, ses jouets et un os. Pour le voyage. Pour le renouveau.

Agir, faire, ne pas pleurer, car nous avions rdv pour notre affaire. Douche.

Nous sommes arrivées à temps, j’ai porté mon masque. Maquillé, tailleur, foulard.

J’ai eu un mal fou, mais j’ai relu toutes les clauses. Flash. J’ai demandé un verre d’eau. Gagner un peu de temps. Cy se levé. Il a regardé par la fenêtre. Signatures. Maintenant la balle est dans leur camp.

A la maison le vide nous a accueilli. LE VIDE. Une tâche de sang brunâtre sur mon tapis. Rien à foutre de mon tapis. Rien à foutre.

12 années de bonheur. Il ne pouvait guerre nous donner plus.

by herself FEVRIER 2006

Avec mes remerciements à tous ceux qui m’ont mailés. A tous les blogguers venue d’ailleurs.  Enfin à tous ceux qui ont pensé à moi aussi, je sais oh combien il est dur de trouver les mots….Merci.

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