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FACE A LA MER…
Cela faisait longtemps que je n’avais vu mon frère. Comme il avait changé. En arrivant j’apprends qu’il y avait fallu une décharge pour le sortir de son institut. Il a des esquarres dont une avec ulcération très vilaine qui risque de provoquer une septicémie. Comme toujours mes parents ne m’en avaient pas parlés. Ca m’agace hautement. Ca m’agace !Toujours ces secrets, ces silences s’il y a quelque chose. Je le retrouve donc gavé de médicaments divers, piqûres et antibiotiques en supplément. A Noël il a eu un nouveau fauteuil roulant, électrique et à trois vitesses. Mon frère est handicapé suite à un suicide raté. Il était déjà dans le coma quand je l’ai trouvé dans la cachette de notre enfance. Il avait 25 ans à cette époque. Le comment et pourquoi se trouve dans mes archives. Alors pour le fauteuil je n’avais pas été d’accord au début parce qu’avec l’ancien il devait utiliser ses bras et de ce fait les muscler. Or il a exprimé son désir de fauteuil électrique. Pour une fois qu’il s’exprimait. Mon frère a perdu pleins de facultés suite à sa réanimation, son coma. D’abord il est resté paralysé des jambes et ensuite les médecins ont constaté des lésions cérébrales. Dans un premier centre de Reha il a réappris à manger seul et une parti de sa mémoire lui est revenue. Mais ce fut tout. Les médecins nous avaient dit qu’avec l’âge cela pourrait s’améliorer…. Qu’il y avait de l’espoir. Tu parles. Ensuite dans un autre institut spécialisé il faisait des collages, de la peinture et poterie et du handisport. Pendant un certain temps tout cela fut assez positif, vu son état initial. Il ne se rappelait de rien, ni la mort de sa fiancée, ni qu’il s’était suicidé. Par contre il radotait inlassablement des histoires de notre jeunesse et notamment la bande des Totems dont il avait été le chef. Un jour il a commencé à garder ses comprimés. Il avait rencontré une jeune femme dans l’institut qui y était suite à un accident de voiture. Il s’était attaché. Or elle fut guérie et n’est pas restée avec lui. Faut dire que mon frère est très beau. Blond aux yeux marron foncé. Je ne sais pas vraiment ce qui se passe dans la tête de mon grand frère. Personne ne le sait. Par moments il retrouve une certaine lucidité et à d’autres il regarde le mur. The Wall. Lui-même est comme un mur aujourd’hui. Il est comme un ordi qui fait reset seule. Comme un disque rayé. Je ne sais pas. Il était super doué en math, il l’est toujours. Les chiffres. Il fait fi à n’importe quelle sudoku, montre à la main, 5 minutes pour les plus difficiles. Bref, il a attenté encore 3 fois à sa vie, il a fallu le changer d’institut, nous avons évité de justesse la clinique psychiatrique. Maintenant il a des piqûres. Du coup il se remise à peindre. Il est plus doué que moi, c’est dans la famille. Enfin il fait plutôt dans de l’abstrait alors que moi j’adore l’aquarelle et peindre des fleurs. Grand-Père était un peintre d’un certain renom. Donc tous se sont cotisé et il a eu son fauteuil. Ensuite nous voulions tous qu’il vient avec nous en vacances. Mère m’a dit ensuite que son ulcère se développé que 3 semaines avant les vacances, or nous avions tout réservé déjà en Janvier. Du coup ils ont signé une décharge en plus de celle de mon frère, qui n’est pas encore sous tutelle. Ils ont organisé une infirmière sur place pour soigner ses esquarres, son ulcère et lui donner ses piqûres. C’est d’un gaie tout cela, hein ? Faut faire avec, c’est comme ça et j’embrasse bien fort mon frangin en arrivant. Cela fait des années qu’il n’a pas vu la mer. Il a le droit de se promener après ses soins sur la promenade en compagnie de mes parents mais pas question de toucher le sable, de fois que cela abîmerait le fauteuil qui a coûté bonbon. Le deuxième jour je découvre une rampe de débarquement ou mis à l’eau de bateau. Bon, ça fait une trotte pour y aller mais j’ai ma petite idée, car à coté il y a une plage. Dans l’après-midi j’embarque mon frère seul et Cy mise au courant nous rejoint à vélo. En passant sur la promenade je profite et j’achète une chouette casquette à mon frère. Ensuite j’étale une large natte sur le sable, le plus près de la marré haute, je la couvre d’une grande serviette et j’approche le plus loin possible sur la rampe le fauteuil. En deux temps, trois mouvements mon frère y est installé et Cy* s’en va. Face à la mer. Le soleil brille et donne des reflets argentés sur les petites vaguelettes bleus. Assis à coté de lui avec mon chapeau de paille nous regardons la mer. Pas besoin de parler. Nous n’avons jamais eu besoin de trop nous parler et j’adore ça. Tranquille, paisible. Il voit comme moi le petit bateau de pêche bleu et rouge au loin si joli. Il voit comme moi la petite fille qui pleure ayant bu une tasse en renversante son bateau. Il voit comme moi les mouettes. Les enfants qui ‘s’enterrent’. Les châteaux de sable. Je vois qu’il prend une poigné de sable et le laisse glisser entre ses mains. Je sens qu’il est heureux. Ainsi tous les jours nous y allons et je prolonge petit à petit. S’ajoute sur la promenade une halte chez le meilleur glacier de l’île et l’achat d’un cornet de glace fait main. Amaretto, vanille, chocolat avec une bonne dose de vrai chantilly pour lui. Arrive le jour où je lui enlève son T-Shirt, le crème. Frère bronze, moi pas. Arrive le jour où je lui enterre ses pieds nus, libérés de ses chaussettes et il sourit. Arrive le jour où au retour il met la 3ième vitesse, se faufile entre les passants et que je lui dois courir après en riant. Le moment ou allongé sur le dos nous regardons les cumulus et il me montre un nuage. -Mickey ! Oh combien de fois nous avions joué à cela enfant, comme tous les enfants. Je suis émue. Nous faisons nos 400 coups comme autre fois, certes c’est différent, certes. Il ne dit rien au parents, je dis que nous nous promenons. Ils ne sont pas dupe. Chaque jour il m’attend. 2h avec lui. L’avant dernier jour je m’arrête et lui paie une Weizenbier à la levure sur une terrasse. Il aimait bien boire ça autrefois. Es le mélange d’alcool et comprimés qui le fait parler ? Je ne sais. –Bri, s’ils me coupent la jambe, mes jambes, je ne veux plus vivre. Tu m’aideras ? Quoi dire mes amis, quoi répondre. Je me lève, l’embrasse, le rassure. Ca guérit bien. Pour l’instant. Je me trouve lâche, mais lâche…. Une grosse boule se coince dans ma gorge, envie de pleurer. Alors mes larmes coulent. Il me regarde avec étonnement. Il ne comprend pas.
Je n’oublierais jamais ces moments avec lui. Face à la mer.
by herself AOÛT 2006
* Merci pour tout Cy. Ecrit par brigetjones30, le Mercredi 2 Août 2006, 21:58 dans la rubrique "AU JOUR LE JOUR".
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