Il m’a apporté une corbeille de cèpes. Enfin il l’a laissé devant ma porte. Il ne sait pas les préparer, ni les cuisiner, il ne sait d’ailleurs pas cuisiner du tout. Sauf des nouilles et des œufs, du riz et encore…

J’ai nettoyé et préparé les cèpes, non je ne suis pas vache, non pas de gâchis, et ensuite je suis descendu chercher quelques fringues et ma lessive.

Dans la cuisine un chaos. Nous avons un lave-vaisselle mais il ne l’utilise pas, pourtant il sait comment il marche. Non, pleins d’assiettes dans le lavabo et sur mon plan de travail. Je n’ose parler des casseroles. Ca a dû cramer dur…Doit laver une assiette, fourchette et couteau au hasard. Par contre son bol de petit déj est rincé. Petit il a appris de rincer son bol, alors il le fait depuis toujours. J’ouvre le frige pour mettre les cèpes et mon petit mot. Car nous correspondons à nouveau par petits mots. Assez drôles d’ailleurs. ‘Lundi soir je ne serais là, enlève la clé pour que je puisse rentrer’’ Ok pour la clé, mais où es-tu ?’ ‘Ca te regarde ?’’Bon, bon…’ ‘Tu viens à la réunion avec la banque X ?’’Non, je te rappelle que je suis au repos !’’Bri, il n’y a que toi qui es au courant, que dois-je faire ?’ ‘Envoie les chier, ai négocié et le reste peut attendre !’’Mercredi je ne serais pas là, enlève là clé.’ ‘Ok, si j’y pense.’’ T’as intérêt d’y penser Bri, sinon je défonce la porte !’’ Si t’as rien d’autre à défoncer…. Défonce ! Ha !’

Il a fait les courses. Une assiette d’un reliquat de pâtes/fromage me regarde. Trop cuite les pâtes. Il a acheté un gros pot de Nutella(interdit) du beurre fermière(interdit)des Yaourts aux fruits 40%(interdit)des Danettes au chocolat(interdit)…

J’ouvre le placard de rangement produit secs. Ben dites, il n’est pas allé de main morte. Il déteste royalement faire les cours, c’est une corvée quasiment insurmontable pour lui. D’ailleurs j’avais fait un article à ce sujet.

Là, il a acheté en gros, c’est fou. Trois paquets de spaghettis, torsades, petits nouilles. Idem riz. 2 boîtes de cassoulet à la graisse d’oie(interdit)1 boîte de cuisses de canard confit(interdit)….Par contre et je suis touchée, il à pris aussi un paque de 3 de lait Gloria. C’est mon lait à moi pour mon café. Il y a 5 pots de confiture à l’orange…Des Kinder, Bounty, et L&Ms. Du pop-corn ! Des crêpes tout prêt !Passons.

Je prends un sac plastique et me sers, vais me gêner ! Surtout en fruits, car il adore faire les marchés et sait mieux acheter les fruits et légumes que moi, moi une enfant de la ville. En récompense je lui trie sa salade qui a l’air tristounet…

Arrivé dans notre chambre je marche sur son bordel, il a même squatté mon fauteuil ! Roulé en boule, jeté parterre…Doit plus avoir grand chose niveau vêtements. Il a abandonné la lessive. Chemises teinte en bleu…Telle que je le connais, il va tout emmener au pressing.

Je ne peux m’empêcher, plus fort que moi. Je ramasse plusieurs chemises et je renifle. Rien ne sent le patchouli. Juste son odeur. Ah qu’il sent bon mon Mec. Que j’aime son odeur naturelle. Toujours propre, toujours soigné. Ecoutez quitte à vous choquer, c’est un Mec prêt à sucer tellement il est propre….

Je ramasse aussi quelques caleçons….Rien non plus. Mon doute venait du fait qu’il sentait le patchouli jusqu'au caleçon, les filles !(et mes copains) Eh O ! Vite je pars, je me sermonne, pas de sentimentalisme Bri !

Je remonte dans ma mansarde. Fenêtre grand ouvert, soleil sur mon lit, mes chats, que je suis bien. C’est calme, paisible, no stress, no phone.

Samedi je suis sorti avec Viggo. Un  ancien copain de promo à lui qui habite à 2h d’ici fêtait sa promotion. Il va enseigner à Stanford.

Du coup je me suis pomponné. Sortir avec un Mec très grand permet de porter des talons très hauts. J’adore cela de temps en temps, pas envie de m’abîmer mes pieds sinon.

J’ai mis mon magnifique ensemble que je portais pour la communion de mon filleul. Jupe long noire brillant, haut en dentelle et pardessus un gilet super doux à toucher.

Quand je me suis regardé dans mon miroir…Une fois de plus je me suis interrogé qui j’étais.

En ce moment je me pose plein de questions. Je suis double, perhaps crazy. D’un coté, je marche pieds nus, je porte des pulls avec des trous, ne me maquille pas, gratte dans mon jardin et soigne mes chevaux, fais de confitures et la cuisine, la sauvageonne.

De l’autre…Une belle femme du monde impressionnante. Ouais je sais ça sonne pompeux, tant pis.

V. me regarde comme si j’étais E.T. Une fois de plus. Bah ça change, hein ?

J’ai passé une excellente soirée. La maîtresse de maison avait fait un tajine/couscous, en entrée un tatar d’aubergine avec une sauce sublime, bref nous avons sympathisé grave parce que je lui ai aidé à lier sa sauce…. Nous étions une trentaine et elle a fait tout elle-même. Le champagne coulait à flot, je me suis contenté de deux verres. Leurs amis sont très intéressants, je ne regrette pas d’avoir appris mes langues. Le clou était que j’ai revu un des anciens professeurs de Ben. Monsieur M. Comme le monde est petit. C’est un vieux Monsieur maintenant mais il intervient toujours en tant que consultant. Ils se rappelés toutes les belles soirées que j’avais fait dans le temps….

V. Accoudé à la cheminée me regarde.

Monsieur M se lève et fait un speech. Je ne savais pas que c’est lui l’invité d’honneur.

Belles paroles dans un français châtié….

A la fin il demande à la maîtresse de maison de mettre de la musique. Tango.

ET….Il s’avance vers moi, demande Ma main…

Voilà, quoique je fasse je suis bien une BJ. Je ne passerais jamais inaperçu….

J’ai dansé avec lui en souvenir d’un certain temps…..

Vers 1h du mat j’essaye de récupérer V. Faut rentrer. Il me dit que nous allons dormir chez ses amis. Il a envie de rester. Je lui dis pas question. En fait il a tout prévu.

Je le regarde avec mes yeux bleu prusse foudroyante ! Je lui laisse le choix.

C’est largement 3h passés quand j’arrive à la maison. Je cherche ma clé et Cy arrive.

Ah ? Je réponds AH ? Il ouvre la porte et nous entrons. – J’ai bien envie d’une infusion.

-Dans le placard en haut à droite. ‘Nuit.

Et je m’en vais grimper mes 40 marches jusqu'à ma mansarde.

by herself OCTOBRE 2006