J’ai mis mes collants rose fluo acheté en Allemagne car elle m’avait dit ‘surtout de la gaieté’, une jupe et un pull noir, des bottines, une écharpe rose. J’ai enfilé mes gants et mis mon bonnet rose DKNY avec le stickers rouge marqué I love you dessus. Mon manteau.

C’était de circonstance. Il neigeait à gros flocons et je déteste les parapluies.

Cy avait jeté l’éponge. Il est resté au lit.

Seule au volant de mon 4X4 pleins de pensées m’ont traversés. D’abord depuis la mort des sœurs de mon Mec c’était le premier enterrement ou je me rendais. Pour Elle. Parce que j’avais promis. Nous, nous avions promis.

Ensuite j’ai pensé qu’elle avait dû recevoir ma carte de Berlin. Cela paraît stupide, mais j’écris très peu de cartes. Je suis très sélective. Je lui avais envoyé pleins de bisous…

J’arrive enfin ayant demandé par deux fois mon chemin. Seulement quelque amis intimes et la famille. Je ne suis pas seule en rose fluo, certains portent du rouge voir de l’orange. Très chic avec le noir…Putain que mon cœur est lourd.

Dans le crématorium, car telle fut son choix, nous ne sommes que 5 à regarder pour la dernière fois notre amie. Je la trouve très belle, appose un bisou sur son front. Après une musique assez théâtrale, personne ne sait qui l’a choisi, et la fermeture du cercueil celui glisse sur une bande roulante vers le feu. Son mari ne broche pas, toute fois nous le soutenons.

C’est fou comme les gens craignent la crémation. Ils préfèrent le cercueil mise en terre ou déposé en tombeau, mais brûler, ce n’est pas encore bien perçu.

Perso je ferais de même. Par contre je souhaite une dispersion de mes cendres. Non, aucun pèlerinage pour mes amis et ceux qui m’ont aimés…

Cela avait commencé le mercredi. Elle s’était sentie pas bien. Vu qu’elle ne s’écoutait jamais, la journée a passé. Jeudi ce ne fut pas mieux. En fin de journée son mari l’a emmené aux urgences. Arrêt cardiaque. Par deux fois les médecins ont essayé de la ranimer. Peine perdue. Son mari a persisté, déjà morte, ils ont fait une IRM. Elle avait plein de cailloux de sang partout. Embolie pulmonaire. Cardiaque. Elle ne fumait pas, ni buvait, menait une vie normale. Elle laisse deux enfants adultes, pas si adultes que ça et un mari. Trop jeune pour mourir…

De retour chez moi, épuisé par tant d’émotions une pensé m’a traversé.

ELLE ne verra pas le printemps, le printemps qu’elle aimait tant.

J’ai eu un hoquet. Parce que ce n’est pas grave. Avec les changements climatiques, le printemps n’existe plus.

Bye, bye mon amie.

 by herself Mars 2007