Quand tout va mal, rien comme on voudrait, le seul moyen est de penser aux moments heureux passé. Et encore, il faut en avoir !

Cela fait déjà un certain moment que j’applique cette, ma méthode, mais les images de bonheurs purs commencent à s’épuiser.

D’abord les licenciements qui attendent certains employées à la rentrée. C’est inévitable et bon, même si je sais qu’ils seront prise en charge par l’Assedic, c’est une dure décision. Mais je ne peux rien, mais rien faire. J’ai regardé certains partir tout joyeux en vacances….Je savais déjà qu’en revenant, ils auront LA lettre. Ensuite le travail va continuer avec une surcharge pour tous et notamment moi. Or, je travail déjà beaucoup. Cela me stresse, m’oppresse. Par moments j’ai du mal à respirer. Alors je me réfugie dans mes moments de bonheur. Mes petites vacances à la mer ….

Je ne peux compter sur mon Mec non plus, il a repris son ancien rythme et cours par tout. Il me dit seulement que c’est comme ça, qu’il ne faut pas que je m’en fasse et voilà.

Le soir dans notre lit il dort comme un bienheureux et moi je me tourne comme une toupie. Envie de changer ma vie, mais je ne sais pas comment faire. Je n’ai pas assez de recul. De fois je voudrais tout laisser, recommencer à nouveaux autre chose, mais je ne sais pas quoi. La fuite en avant n’a jamais servi à qui conque, il vaut mieux faire face à ses soucis. Tout le monde a des soucis. En ce moment j’en ai marre de tout. Du ménage…la lessive, le train, train. Ensuite je me rouspète, il y a pire vie que la mienne !

Alors dans mon lit je ferme les yeux et je pense à tous les moments de bonheur que j’ai eus. J’entends le ressac de la mer, je vois mes pieds dans l’eau, marcher sur le sable chaud en pensant à rien. J’entends mon Labrador ronfler doucement dans le couloir…Il est toujours là, encore pour un petit moment, mon cops….. Je sens la douce brise sur mon visage en galopent avec ma Divine, il y a longtemps maintenant, car elle est peut être pleine, et je ne peux la monter en ce moment. Et je n’ai pas le temps d’aller la voir. Le temps.

Je m’aperçois que des larmes coulent doucement le long de mes joues. Vite, vite une autre pensée positive ! 

Je me lève, j’étouffe, vais à la cuisine boire un verre d’eau. Ils sont là, mes chats….Eux, ils vivent la nuit. Roronnements, caresses…. Il s'appellent Rembrandt et Matisse....J'adore ces peintres. Je fume une cigarette. Je regarde mon environnement. Ma tite cuisine et mon si joli Godin sur lequel je cuisine avec plaisir…Je m’étais bagarré pour l’avoir. J’ai épargné. Mes petits tableaux de fleurs pressées d’il y a longtemps….Les photos encadrées de mon chat noir et mon chien Setter anglais disparus et tant aimés…..Je fais un tour dans mon séjour. Mon vieux Voltaire, chiné il y a pas mal de temps, le vieux fauteuil Grand-Père que j’ai fait recouvrir de cuir, deux mini canapés dans un beau rouge-bordeaux pleins de coussins de chez Roche Bobois trouvé à Lyon et coûtant bonbon. J’ai épargné pour les avoir. La belle cheminée de marbre blanc ou j’ai mis une vieille horloge trouvée aux puces et pleins de bibelots. Deux tables d’appoint en fer jaune et verre au-dessus….Ma collection de Fées de fleurs anglaise et si jolie, choisis avec soin. Dans un coin une petit table maquetterie châtaignes ou trône mon ordi adoré, éteint, la chaise Louis-Philippe qui va avec….Il manque des cadres au mur, qui eux sont peints en gris très clair, pas eu le temps pour l’instant de les faire encadrer. Je passe dans le couloir. Parterre magnifique carrelage Napoléon 3 en rouge dominant, bleu et jaune. Là se trouve ma bibliothèque aux, voyons…Disons environ 4000 livres en plusieurs langues. Français, anglais, allemand. Elle est faite en Cèdre, un arbre qui est tombé lors d’une tempête, que j’ai fait couper en planches et sécher pour faire faire cette œuvre. Elle sent bon et fait presque 3m de haut. Harmonie.... Je sors un livre au hasard… »Worte wie Träume….Mots comme des Rêves » de Michael Ende. En ouvrante tombe une photo parterre, une vieille photo, elle tombe à l’envers avec un morceau de papier chiffonné et une violette séché. Je ramasse. Regarde la photo jaunie par le temps, intensivement. Un beau visage d’homme me regarde en souriant, hâlé, les yeux étincelant de malice….Sur le papier chiffonné ses mots écrits avec sa belle écriture…. »Cette violette qui me rappelle tes yeux, regarde page 125 ! Je t’aime mon Amour ! Pour toujours….. X . Je regarde :

-         Je voudrais que ça reste éternellement comme maintenant, disait-il.

-         Eternelle, c’est l’instant présent, repondit-elle.

Oui, j’étais très Carpe Diem à l’époque. Déjà. Une boutade entre nous deux. Je remets tout en place et range ce petit livre...Il ne faut vivre dans le passé. Il est mort, mon Journaliste. Parti. Il y a longtemps.

Je frôle en passant mon vieux Pleyel. Je soupirs. Oui, je tiens à tout cela. C’est mon chez moi que je me suis crée petit à petit. Gagner de l’argent est pour moi égal la liberté. La liberté de choisir, de pouvoir donner carte blanche pour mon chat empoisonné et le sauver. Entre autres…..Pas besoin de Mec non plus. Je suis complétement independante. Non, pas de main mis sur moi, je suis libre...Mais j'ai un prix a payer. Travailler. 

Je me glisse dans notre lit. Ferme les yeux. Une image s’impose à moi.

Cyril, debout, devant moi, me secouant  -  Je t’aime Bri, je t’aime !Tu es toute ma vie ! Mais qu’est ce que tu veux de plus ???Hein ?!!!! »

Je ne sais pas, vraiment pas. Mais certes, certes, je vais vivre l’instant présent, quoi qu’il advienne.....Chercher d'autres purs bonheurs.....Travailler pour ma Liberté.

by herself AOÛT 2004

*Worte wie Träume/ Herder Verlag/ Non traduit en français.

Ce grand poéte a écit aussi "L'Histoire sans Fin".