Cela va faire une semaine que tu n’es plus là. Lundi. Cela va faire une semaine que je rumine et là j’ai décidé de publier, d’écrire. J’ai tant pleuré.

Mais qu’est ce qu’il ta pris ??? Hein ? Tu étais ici ma seule amie Allemande. Ok, vous avez déménagé…Mais nous sommes toujours restées en contact. J’ai su par une amie que nous avions en commun. Tu étais revenue Dimanche. Elle m’a appelé le soir même, en me disant ton message : - Dis bien à D. que j’ai fait mon choix……Germaine elle, elle n’a rien compris.

C’était tout.

Dimanche j’étais seule, j’aurais pu te retrouver malgré le temps pourri. Oh Heike. Du coup je m’étais dit que tu allais quitter ton mari. Enfin. Tu avais tout, pleins de maisons, tu y faisais des réceptions…Mais ton plus grand vœux avait été de retourner dans notre pays. L’Allemagne. Du Nord. Tu avais tout et tu n’avais rien. Tout appartenait à ton mari. Muselée. Dans nos conversations je t’avais dit, fais-toi un ‘cochon bleu’. Mets du fric de côté. Mon Dieu…Je pleur. Nous nous aimions parce que tous deux nous avons un cœur grand comme une maison. Mais là, je suis en colère. Si ! Putain la vie ça se gère !!! Il y toujours une lumière quelque part. Toujours !!!

Dans mon bureau tu m’as dit que tu ne te sentais pas capable de travailler. Alors tu as fait du bénévolat. Dans mon bureau tu es arrivé parce que ton Mec faisait parti de plusieurs cercles, dont le Rotary et recevant les villages allemands jumelés t’avait demandé la traduc d’un speech…Si difficile pour toi que tu m’avais appelé au secours. Etre à la hauteur. Devoir être à la hauteur. Tout le temps. Je me rappelle….J’avais laissé mon boulot de côté et je t’ai traduit  2 pages word. Je t’avais conseillé de te remettre au mot croisé, pour ne pas perdre notre langue. Je t’avais conseillé de refuser, de dire à ton mari que c’était trop difficile pour toi. Deux mois après tu es revenue. Cette fois là, ce furent 5 pages que j’aie traduit pour toi. Heike, ah Heike.

Tu m’as dit que tu n’étais pas aussi forte que moi. Moi forte ? Mais pas du tout. Je ne suis pas forte, j’ai mes doutes aussi !!! Affreux même !!  Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Pourquoi ?

Je t’avais dit de te projeter en avant, il suffit d’un pas. Faire des projets et tu avais pleins de talents. Tout chez toi était d’un goût exquis, beau. Tu avais tellement à donner. Tellement.

Tu sais ma chérie, j’étais aller voir ma jument cette semaine. Le poulain mis en route il y a un an, bouge…Siiii, il bouge. C’est pour le mois de Mai ! J’ai même un acheteur qui veut l’avoir ! Ha, non, jamais je le vendrais. Et figure-toi, comme tu sais, j’écris sur un blog, dans le virtuel. J’ai fait appelle pour une bonne cause. 200 blogs ont répondu présente. SI !!! Et puis là, j’ai RDV, j’ai des éditeurs. Oui ! Pas qu’un, pas deux….Et un journaliste pour une émission radio !!! Si ! Tu avais tellement de talents !!! Toi aussi !

Je n’ai pas pu avoir d’enfants, or toi tu as eu un fils. Tu n’as pas attendu d’être Grand-Mère et cette continuité et bonheur d’avoir des petits-enfants…..Je ne comprends pas Heike. Je ne comprends pas ton geste. Sorry. So sorry. Je ne comprends pas ton geste désespéré.

Lors de ma dernière réception tu as ‘oublié’ ton foulard Hermès. D’après Lacan quand nous ‘oublions quelque chose chez quelqu’un’ cela veut dire que nous souhaitons son affection, son amitié et surtout revenir……C’est un geste inconscient.

Lundi, le jour de la St Valentin tu t'es jetée du haut d’un viaduc dans le vide, sur des rails et des cailloux. Affreux de choisir cet mort Là .Tous ce qui me reste de toi…. C’est ton foulard oublié, inhibé de ton parfum…En souvenir…. Je t’aime Heike. Si telle fut ton choix……Je respecte mais je ne comprends pas. Au revoir.

by herself FEVRIER 2005