Et je me suis levé. Non je n’ai pas pu rester à coté de LUI. Au lit. Non.

Fatiguée. Fatiguée, je mes suis habillé. 15h. Ciel gris et il pleuvait. Tant pis. –Où vas-tu?

-Prendre l’air !

Vieux pull vert, caleçon addidas, mes vieilles bottes aigle en caoutchouc, Babour.

Et je suis parti. On the road again.

J’ai traversé des villages, personne. De temps en temps des prés, des vaches….Forêts mais sinon rien. Un dimanche à la campagne.

J’arrive, je m’approche des chevaux. Quel accueil ! Je parle toute seule, je parle avec eux.

Depuis un mois je n’ai pas vu mon poulain, ni sa mère. Ma Divine, ma jument avec laquelle j’ai gagné tous les treks. Je m’assois sur un seau retourné, allume une clope. Ils viennent vers moi, curieuse….Ah là.

Je m’occupe d’eux, je leur parle, il pleut. M’en fous. Câlins, câlins. Oh combien j’aime les animaux. Les chevaux. Aussi sauvage que moi. C’est fou ça. Ma petite pouliche me souffle dans le cou…Mon odeur, elle l’a connue à sa naissance. Et moi qui pleure.

Elles sentent que j’ai du chagrin. Les chevaux sentent tout. Et je pense à Anne-Marie.

Premier femme qui a fait Saumur. Anne-Marie dont j’ai volé sa cravache au pommeau de cuivre. Anne-Marie qui m’a expliqué ce qu’est un cheval. Je lui dois beaucoup. Et je pleure.

Elle est forte cette femme. Elle m’a dit que j’étais forte, moi aussi…

Mais je ne crois plus en moi.

J’ai perdu confiance en moi.

IL m’a démoli.

Je repars à la tombé de la nuit. Pas envie de rentrer. Pas envie. Je roule. On the road again.

Je me parle à moi-même. Pas envie de rentrer.

Fin novembre j’ai dû donner une réponse à mon ancien Big Boss. Quand je pense…. C’est la boîte avec la fameuse pub dans ELLE qu’ils ont fait pendant un mois avant Noël. Ca dû coûter bonbon.

Vous pensez bien qu’avec l’âge que j’ai et mon expérience, pour lui j’étais à peu prés la seule à lui pouvoir faire l’Allemagne. Chic type ce Mec. Si. Si.

Mais si. Il se cassé la gueule avec tous ces jeunes sortis des grandes écoles. Des pétasses. J’connais ça. Putain quand je pense à mon coup de fil.

-C’est  pour Monsieur B. de la part de Briget ! –Euh…Vous êtes qui ? Hein ?

- Putain enlevez votre chewing-gum et sachez que c’est important, ça peut vous coûter votre poste si dans la minute qui suit je n’ai pas Monsieur T ! Et Toc !

Oui, j’en ai marre des pétasses ! J’ai payé 918 Euro pour une fille avec Bts, 3 jours par semaine et qui se pétait la gueule, s’amusait et ne valait rien niveau boulot !Je passe, je passe….

Mais je n’ai pas envie. Plus. D’ailleurs je ne sais pas de ce que j’ai envie.

Je roule. On the road again. Je chantonne….Je me parle à moi-même.

Pas envie de rentrer. Pas envie.

Je fais un détour énorme vers un petit village. Envie de boire une bière. Bon.

Je suis archi connue par ici, or la femme d’un Mec comme le mien ne traîne dans des bars !

Tant pis. Avec ma tenue ’cheval’ je me commande un petit demi-pression.

Merde. Un client accoudé au bar me reconnaît et m’offre un autre verre. Merde. Merde !

J’accepte, vaut mieux. Tant pis, tant pis ! Je me tire. Dans la seule boulangerie ouverte j’achète une galette pour deux. Tirer les rois. Et je rentre.

On the road again.

C’est lui qui a eu la fève. Comme toujours. Si. Et il fait semblent. Et il est tout heureux que je sois revenue. Mais moi je le regarde.

Alors je ne sais plus. Je ne sais toujours pas.

by herself JANVIER 2006