Il est réparti. Ce qui me fait bizarre est à quelle vitesse je me suis habituée d’être célib.

15 jours seuls. Cette liberté. Manger quand je veux, m’organiser comme je veux….

Pas de contraintes. Libre.

J’ai envie de me donner des baffes. Je ne me comprends pas. Trop d’attentes. Toujours trop d’attentes.

Il est arrivé, a posé sa valise pleine de linge sale. Un baisé sur la joue. M’a taxé d’haut en bas.

Il a perdu 2kg pour l’instant. Moi aussi et sans cure….

Questions sur l’entreprise, non, merci pas d’apéro. J’ai vidé son scotch dans le lavabo. J’ai commencé à préparer les crêpes. Il était assis à la table non encore mise. Questions sur questions. J’ai répondu du bout des lèvres, ça pouvait attendre ! Du coup je me suis servie un verre de vin. Mes suis emmêlé dans ma recette de crêpes. Je ne voulais faire que cinq. Bref. Alors il m’a raconté son séjour et surtout la vie de tous ces ‘déchets’, notamment femmes qui n’arrivent même plus à grimper les escaliers….

J’écoutais vaguement. Je me suis servie un deuxième verre. J’ai mis mes œufs et le lait, je touillais …Il parlait, je touillais la pâte à crêpes. J’ai sorti la poêle.

Je ne sais plus à quel moment la dispute à commencé. Je me rappelle qu’il a fermé la fenêtre parce qu’il avait froid, il avait gardé son polaire et dehors il faisait 20°, je crevais de chaud et je me suis servie le troisième verre de Bordeaux, oui, je pense, que c’est à ce moment là.

Trois verres de vin ? Non, mais c’est quoi ça ? Et t’as au moins fumées trois clopes depuis mon arrivé !

Je suis resté calme. Enfin j’ai fait semblent. Si tu mettais la table ?? Ou là ce regard !

J’ai posé sa confiture préférée et du sucre à coté de son assiette, puis un verre de vin. Quand même. En silence j’ai cuit les crêpes, un à un et tschlaque sur l’assiette !

Puis il a continué. Alors j’avais le choix. Soit je lui foutais le reste de la pâte à crêpe sur la tête, soit je l’affronterais verbalement. En principe je m’en sors en parlant allemand. Il le parle, mais pas du tout comme moi le français. Ben non.

J’ai opté pour le français. Oui, je sais, je suis gentille.

Entre autre j’ai dit qu’il me faisait chier. C’est du bon français ça ! Réponse : Tu es vulgaire !

Oui, je sais. Je suis une femme vulgaire. Tu vis avec une femme vulgaire depuis plus de 20 ans! Incroyable non ???! Et ça avec mon regard bleu qui tue.

Alors il se levé et a allumé la télé. Je me suis fait cuire des spaghettis et j’ai débarrassé. 

Qu’est ce que tu fais ? Je mange. Faut bien que je mange MOI aussi, non ?(je n’aime les crêpes).

Je me suis couchée tôt. Fatiguée la nan. Fatiguée et déçue. Trop d’attentes. Pfft. Je l’ai vaguement entendu se coucher.

Le lendemain réveille dur. Mal dormi. Rdv avec des copains au resto à midi. Puis marche dans la forêt. Soupir. Bon, je n’aime pas la marche. Ni la cours à pied d’ailleurs. 4km à pied, olé, olé. Avec ma copine nous avons pris un raccourci. Nous avons trouvé encore quelques brins de muguets. Assis avec elle sur un tronc d’arbre coupé, nous attendions nos hommes…

Enfin. Des ploucs partout avec des bouquets à envier une fleuriste. Tout raflé. Enfin ils sont arrivés. Cy m’a offert un unique muguet mais avec racine. 

Retour maison il a tondu la pelouse.

Je regarde I Robot à la télé…

19h. Il me tend un bouquet de muguets avec des pensées sauvages cueillis je ne sais où.

Je regarde I Robot. De l’air….

Nous mangeons. Silence.

Coucher. Silence on tourne. 2h du mat. Je me réveille en sursaut. Il est debout, ne peut dormir.

Je suis un zombie. Tout ce travail, plus lui, plus deux nuits ou je ne dors pas ou peu. 4km à pied. Putain qu’est ce qu’il y a encore ???? A la place je dis : Ca ne va pas ??? What happens ??? Il a mal à son gros ongle de pied, parce qu’il a eu une pédicure gratos, alors il l’a pris, et puis le Mec, c’était ‘un’ pédicure lui a abîmé, enfin écorché la chair et ça pisse le sang, vu la marche que nous avons fait. Assis sur le tabouret de la cuisine je regarde les dégâts. Faut dire que je dors à moitié. Crevé la nan. Crevé ! Je répare les dégâts, faut pas rigoler, avec ses médicaments ça pisse le sang. Et il a mal.

Lundi je me lève. Zombie. Je n’ai même pas entamé mon café qu’il m’appelle. Entrain d’écrire des mails….Pour lui c’est urgent, pas pour moi. Pour l’énième fois je lui apprends copier/coller et j’en passe. Il me fait une liste impossible à tenir niveau boulot. Je ne dis rien.

Midi. Petit rôti de bœuf dans le filet/ purée patates/haricots.

Tout ses affaires sont lavés et plié sur son côté de lit.

16h Bye….Ecoute j’étais con. Il me sous-lève, m’embrasse feu de dieu mais c’est trop tard.

Il faut que tu change Cy. Sinon ce n’est pas la peine de rentrer le week-end prochain…..

Il me regard. Tu es devenue un égoïste. Tu n’es pas attentionné. Tu es jaloux. Pas une fois tu m’as demandé comment MOI j’allais. Sur mon front n’est pas marqué Geisha. Réfléchis à ça pour la prochaine fois, sinon, non, ce n’est pas la peine de rentrer. Bye.

C’est facile de foutre un week-end en l’air et faire semblent comme si rien ne c’était passé. Il est grand maître à ce jeu. Je ne suis pas boudeuse, pas rancunière, je fais rarement la gueule et j’aime l’harmonie.

Mais là, non. Plus.

by herself MAI 2006