Couché sur mon lit j’écoute Dead Meat de Sean Lennon. Le fils de John.

Je pense à mes amants du passé. J'ai eu très peu. Le fameux premier, un autre pour la tendresse et l’homme, The Love avec le quel je devais me marier. Il est mort. Avant.

J’ai continué ma vie et j’ai épousé Cy. Chaque amour est différent, nous n’aimons jamais de la même manière, nous pensons que c’est le seul et unique, que nenni.

J’ai fait des break, jamais pour un autre homme, simplement pour prendre du recul, car nous évoluons par étapes et ne pas forcement en même temps. Pourquoi divorcer ? Faut se laisser une chance. C’est pendant mes break que j’ai rencontré mes amants. Par hasard….

Quelque part en France. J’ai un job, un petit appart, je suis en break. Après le boulot une collègue m’invite d’aller avec elle dans la vieille ville car il y a une fête. C’est super sympa, nous marchons dans les rues, il y des marchands, forains, du vin chaud et des moules/frites. Envie de nous amuser, nous ne voyons pas le temps passer. Nous rions beaucoup, nous, nous achetons quelques bricoles, nous, nous faisons draguer, deux belles nans. Il se fait tard. Pas loin de minuit. Nous prenons un raccourci, une petite ruelle un peu sombre, mais il y a toujours du monde.

Alors dans mon euphorie de bonheur je prends un petit ballon sur un étalage croyant que c’est gratos. C’est quoi un petit ballon ? Pendant une fête ? J’aurais pas dû. Une furie surgit derrière son stand et me traite de voleuse ! Je suis confuse et propose de le lui payer. Elle m’insulte, elle a bu. Je cherche dans mon sac ma porte-monnaie et en même temps ma bombe lacrymogène…Et ma collègue de travail se tire. Effectivement il y a cinq hommes qui surgissent, des forains, roms que sais-je. Ca sent mauvais.

J’essaye encore et de bonne foi de régler l’affaire, mais non. Je suis grossièrement insulté et la furie veut m’arracher mon sac. Plus personne dans la rue, comme toujours, ils se tirent quand ça sent le roussi. Je lui fous une baffe et lui mets une bonne dose de ma bombe dans les yeux. Ah ça la calme !! Je n’étais pas pour rien dans la bande de frère. Mais il y a les cinq hommes. Bizarrement je pense à Mère. Ta fille est morte bêtement dans une rixe de rue…Amen.

Alors je vois se rapprocher un homme. Une démarche de félin. Il est compact et comment dire, dense ? Il se penche à peine, il fait un honnête 1.75m environ et me demande s’il peut m’aider. Je lui explique la situation. -Alors vous ne voulez pas offrir un ballon à une si belle Demoiselle ??? La bande rigole. Ils commencent à nous encercler. Je vois un couteau surgir. Dans ma tête c’est ‘Amen’. Comment cet homme pourra m’aider ?  Je ne vois pas...Je décide de me défendre un max, avec ma bombe et j’espère vivement que ma collègue ou quelqu’un a appelé la police.

Tranquillement il s’avance vers eux. -Bon, c’est mon code d’honneur qui le veut, bande de racaille, je dois vous informer que je suis Prof de karaté 5^ième Dan. Laissez tomber, ok ?

Je crois rêver mais ce n’est pas fini. Bien sur qu’ils l’ont attaqué ! Il a dansé. Comment décrire ? Chaque coup portait et ce n’était pas comme dans les films ! Du tout. Un coup et le mec ne se relevait plus. Il virevoltait. Il n’a tué personne. Tous parterre et la police est arrivé. Comme toujours….En retard. Constat.

Il tente sa carte d’identité, silence. –Mademoiselle vous voulez porter plaint ? Le Mec me fait signe en secouant la tête. Alors je dis non. Il dit haut et fort, non Mademoiselle ne porte pas plainte. Pourtant perso je suis outré !! Plus tard il m’explique le comment et pourquoi.

Cinq minutes après nous, nous trouvons dans un bistro. Je me commande deux cognacs. Un cul sec, l’autre pour déguster. Je tremble. C’est le contre coup.

Enfin je regarde mon ‘sauveur’. Cheveux noirs de jadis, peau mate de chez mate et bronzé, barbe de 3 jours soignés, T-shirt chic et yeux marron foncés. Il est beau, très beau, ça devrait être interdit.

Il me dit qu’il s’appelle Dio et veut savoir mon prénom.

Je ne dis rien. Je récupère.

Alors il prend ma main, me dit que je suis sous le choc….Je retire ma main et lui lance que je suis une femme marié !

Il sourit. Comme c’est intéressant ! Je me trouve conne, je finis mon verre, tous ce que je veux est rentrer. Il m’accompagne et ne parle pas. Devant ma porte je le remercie, point.

Deux jours plus tard je trouve une rose devant ma porte et une invitation pour dîner.

Et ainsi commença notre histoire.

Une histoire passionnante. Dévorante. Il me fait la cour et j’attends des nouvelles de Cy. Rien.

Un soir je découvre un mot de lui.- Marre, trop mal au ventre, tant pis….

C’est lui qui cuisine. Seul homme de ma vie qui m’a fait la cuisine. Il est portugais. Je dis bien portugais, pas français d’origine…..Il a 10 ans de plus que moi.

Il me gâte. Et il m’apprend ce fameux coup mortel pour me défendre. Il m’entraîne jusqu’a ce coup devient un réflexe inné…

Un jour nous nous promenons et je reste bouche bée devant une vitrine de joaillier. Un magnifique collier de saphirs et bien sur pas de prix !

Le lendemain soir il me l’offre. Sur mon assiette un magnifique écrin.

Je refuse. Et il me dit porte le, juste pour moi, et ne rien d’autre…Il est de la couleur de tes yeux. Et je cède. Je cède pour tout, je vis un tourbillon de passion. Et il me couvre de cadeaux. De bijoux.

Il est chic, toujours habillé chic, raffiné. Ou simple, juste un marcel et jeans en privé.

Au bout de 4 mois je me pose des questions. D’où vient son fric ? Certes il gagne bien sa vie, mais…Il parts de temps en temps en stage, dite de perfection. Soit un w-end, soit plus.

Perso notre passion commence à m’user. Je ne vis plus que pour lui. Il me dit de divorcer, il veut m’épouser. Il veut que je sois sa femme.

Je deviens sa chose. Il m’habille, nous faisons les magasins de lingerie sexy. J’invente….Mon imaginaire est rempli de fantasmes et je les assouvie avec lui. Quand il arrive il ne sait jamais ce qu’il l’attend….Passons.(eh oui, sorry, c private.)

Il commence à me harceler. Divorce ! Si tu m’aimes….Divorce !

Cet amour là, cette passion…je me pose de plus en plus des questions. Souvent il fait des cauchemars. Il ne me reste que sauter du lit, car il fight. Contre qui, contre quoi, j’en sais rien mais cela me fait peur. Je le réveille de force….De fois il pleure. Je le berce comme un bébé entre mes seins.

Il n’est jamais agressif, bien au contraire. Quand nous sortons en boîte ou ailleurs, si un mec m’aborde maladroitement ou me met la main aux fesses…Il le calme, lui paye une bière, stop, pas touche à ma nana, non aucune envie d’aller dehors, tu perdras, va. Et ce charisme qu’il a fait que tous ce passe bien.

Un jour je l’attends dans son appart. Il est en retard. Son appart est très sobre. Au hasard je prends un livre qui m’intéresse, je l’ouvre, il est creux. Vraiment ce n’est pas dans ma nature, je ne fouille jamais la vie des autres ni rien, mais là je trouve des papiers.

Je suis foudroyé. Il a fait l’Angola, unité force spéciale combat rapproché….

Du coup je fouille tout l’appartement. C’est tout juste si je ne vide pas sa pâte de dentifrice.

Rien. Donc il doit avoir un autre appart.

Il arrive, nous allons dîner. Je ne parle de rien, mais dans ma tête tout se bouscule.

Je suis amoureuse, je l’aime mais cet amour…Me dévore. Elle n’est pas bénéfique.

Et j’ai peur. Il doit travailler pour le gouvernement de son pays, d’où ses absences. D’où le fric. Je n’ose pas extrapoler. D’où viennent ses cauchemars ?

Je fais l’amour avec lui et je porte le magnifique collier de saphirs plus un autre. Je lui fais l’amour comme jamais car moi je sais que c’est pour la dernière fois. Ce beau corps. Cette peau. Merveilleux amant.

Je ne pèse plus guerre que 50kg….

Il s’endort enfin vers 5h du mat.

Je sors de mon sac un cadre qui comporte une mèche coupée de mes cheveux blonds de blé. J’ai juste marqué ‘For ever and ever…I’ll think at you’

Et je pose ma lettre à coté.

Je dépose aussi tous les bijoux qu’il m’a offerte, je ne suis vénale, dans mon future ils n’ont aucune place.

6h. Je m’approche de son lit. Il dort profondément. Pour la dernière fois je caresse ce beau corps…

7h je prends ma valise dans mon appart, laisse les clés à la proprio comme convenue.

Je marche dans la rue qui vient d’être nettoyé. Belle matin d’été, mois d’août. Le soleil chauffe et une brume se lève dû à l’eau…Je porte une robe imprimée de papillons. Je marche dans la brume de ce matin d’été sachant que ma décision était la bonne.

IL ne pouvait me retrouver. J’avais faussé toutes les pistes….

Demain, lundi j’ai rdv avec mon beau flamand, on va dire qui s’appelle Viggo.

Comprenez mes amis…Va falloir mettre le paquet pour qu’il m’impressionne…Oui j’ai accepté ce dîner. C’est quoi un dîner, hein ???

by herself OCTOBRE 2006