Cela fait des années que je ne prends plus des bonnes résolutions pour l’année à venir. Donc je vais tranquillement perdre mes kilos que j’estime en trop et puis essayer d’arrêter de fumer.

Mais en premier je vais m’occuper de ma santé. Je dois aller voir un allergologue et trois matins de suite il va m’inciser la peau avec les médocs dont je suis allergique. Pour me soigner il ne me reste plus que de la cortisone et de la morphine, et encore pour la morphine je ne sais pas, j’en ai jamais eu. Après ses testes préliminaires je dois rentrer en clinique et là sous surveillance j’aurais une haute dose d’un médicament. Ainsi je saurais peut être que je puisse prendre un quart de Dolipran sans danger ou un antibiotique jusqu’à une certaine dose etc. J’en aurais pour 3 mois environ.

Or j’ai peur. Très peur qu’on me rate.

J’ai besoin d’une greffe osseuse et de ce fait je dois prendre des antidouleur et j’en passe.

Grave dilemme.

J’ai donc peur. Chaque fois les médecins m’ont dit lorsque je devais me faire soigner que je ne risquais rien. Chaque fois j’ai échappé de justesse à la catha. Chaque fois j’ai dit attention je suis un cas, ils ne m’ont pas cru.

Un jour j’avais été soigné par un dentiste et il m’a prescrit un antidouleur. Faut savoir que je ne peux même pas prendre une aspirine non plus. Il était donc informé. Je croise par hasard mon médecin traitant en sortent de la pharmacie, il regard le médoc et me dit que si je le prends, c’est hosto. Depuis ce jour là je ne confiance qu’en lui.

Vous allez me dire que c’est très insécurisant d’être si allergique et vous avez raison. Mais je n’en fais pas un plat. Quand je pars en ballade avec ma Divine ou quand je fais du sport je porte une carte autour du cou avec les familles de tous les médicaments dont je suis allergique dessus et en rouge pénicilline. Sinon je la garde dans mon sac.

Un jour, étant en déplacement je suis tombé dans les pommes et me suis réveillé aux urgences. Faut savoir que quand on est dans le coltard et étrangère, c’est toujours la langue maternelle qui prends le dessus. J’ai donc crié en allemand et par chance un interne qui avait fini sa garde passait par-là et parlait ma langue. Il avait fait une partie de ses études à Hambourg.

Je ne prends pour ainsi dire pas des anxiolytiques. Mais pour faire face à la mort des deux sœurs de mon mari ils m’ont prescrit du Droxat. Effet pervers, j’ai failli me foutre en l’air. Des terribles idées me sont venues. Ensuite nous avons testé le Lexomil. Effet pervers, je deviens hyperactive. Terrible ça aussi. Bon, je supporte le Temesta mais il me coupe toutes les émotions, je deviens un zombie. Quand j’ai arrêté de le prendre, doucement bien sûr j’ai eu malgré tout un terrible rebond aussi.

Alors j’ai décidé de supporter mes chagrins et de pleurer ou de prendre un peu d’homéopathie. Ou de faire du sport. Alors voilà maintenant j’ai peur d’aller dans cette foutue clinique. L’allergologue m’a rassuré et dit que les infirmières étaient spécialisées, mais je n’ai pas confiance.

Voyez j’ai peur de mourir bêtement. La mort en soi ne m’inquiète pas, mais mourir bêtement, si. Qui me dit que l’infirmière n’a pas fait la bringue la veille ? M’oublie ? Bref.

Globalement j’ai toujours eu une bonne santé. Petite j’étais très peu malade, mais quand je l’étais c’était toujours grave. C’est là qu’ils ont constaté que j’avais un terrain allergique, mais sans plus.

C’est après la Fécondation in Vitro que cela a vraiment commencé. Faut dire que j’ai fait beaucoup d’essayes parce que mon corps ne réagissait pas aux protocoles classiques. Soit ils bloquaient tout et pas d’ovules, soit j’en faisais beaucoup et au denier moment, juste avant le prélèvement des ovules le taux hormonal requis chutait. J’étais un cas. Imaginez-vous que pendant 13 jours vous avez tous les jours des prises de sang, une échographie des ovules grandissantes et pour cela fallait boire 2l d’eau(depuis j’ai une super maîtrise du périnée..) Et le soir suite aux analyses du sang une piqûre intraveineuse d’hormones adaptées. Je savais que c’était un traitement lourd, je connaissais aussi les éventuelles conséquences mais j’ai persisté. Mes fesses étaient bleues. J’ai fait 9 tentatives dont 3 à vif et en ovulation naturelle. Cela consistait de faire à partir du 13 ième jour du cycle tous les 3h des prises de sang. Ensuite dans la salle d’opération et sur le fauteuil gynéco le médecin passait une longue aiguille à travers la vessie et ponctionnait l’ovule. Ce n’est pas une partie de plaisir, vraiment pas, mais je regardais la phot d’un Bébé et me mettais ailleurs dans ma tête. Normalement on a une courte anesthésie, mais je ne les supportais plus.

J’ai eu une seule vraie chance. Et le fœtus est parti. Mais, et cela m’a beaucoup aidé, ils ont trouvé qu’en dehors d’un manque de corps jaune, qu’il me manquait un autre. Je ne sais plus le nom. Voilà. Pendant tout ce temps j’avais préparé un dossier d’adoption, mais ceci est une autre histoire.

Les traitements m’ont déréglé entre autre l’hypophyse et la thyroïde. Je me suis fait soigner. Un an après j’ai pris un jour un Dolipran et j’ai eu une éruption carabinée. Quand je prends un médicament, la premier fois est presque sans conséquences sauf éruptions de fois très virulentes pouvant aller jusqu’au pustules et je dois me gratter affreux. Dans ce cas il ne faut surtout pas que je le reprenne car c’est l’œdème de Quick qui s’ensuit.

10 ans après ils ont constaté une perte osseuse.

Je ne regrette rien. J’assume.

J’ai rarement vu autant de chagrins pendant ma quête de Bébé. Autant de souffrances. Chaque cas est different.

Enfin je ne sais pas encore comment je vais me décider. Tous ce que je sais est, qu’il faut attaquer ses peurs. Ca je le sais.