Qui n’a pas des secrets ? Eh bien moi j’ai une armoire. Elle est tout simple, à deux étages. Elle a survécu à tous nos déménagements. Au premier il y a les souvenirs de mon Mec. Une vieille voiture cabossée de pompiers, à l’ancien. Avec quelques voitures auxquelles il tient. Une collection de timbres rares. Offerte par son grand-père pour ses 10 ans. Bien complété, faut le dire, mais à partir de ses 15 ans abandonnés. Il y tient gravement. Il y a aussi son fanion de scout. La photo de sa promo…Et deux Cups qu’il a gagnés au foot. Plus d’autres souvenirs dont il ne souhaite se séparer. Perso, ce n’est pas mieux… Mon Nounours offert pour mes 5 ans par Grand-Pa, assez amoché cause sa coupe. Des lunettes…Ma boîte de pandore et cette boîte à cake. Amen.

Ce temps ci je range. Un peu. Et j’ai trouvé quelque chose qui méritait être rangé dans mon armoire. J’ai rangé ma trouvaille et j’ai ouvert l’armoire, retrouvé cette vieille boîte à gâteaux.

Voici son histoire.

Nous avons 30 ans passés, un peu de sous et nous décidons de faire les grands Ducs en Allemagne. En claire cela veut dire que nous allons visiter mes parents et ensuite voir mes tantes et mon seul oncle, ceux que mon mari n’a jamais connue parce qu’ils n’ont pas pu se déplacer pour notre mariage. Tout se passe à merveille.

Nous arrivons dans le grand Nord, prés de la frontière polonaise. ( qui était allemand dans le temps…)

Des champs de blés à perte de vue, nous sommes au mois d’août, c’est magnifique.

Je vois un panneau, le nom d’un village. Tiens, Mec, ce n’est pas loin de mon autrefois, c’est là que j’habitais enfant. 30 km, qu’es ? Euh c’est peut être habité ? Bof que cela ne tient.

Pourquoi les parents vous mentent tant ? Même si c’est pour votre soi-disant bonheur ?

Nous y allons donc, belle journée d’été et arrivons devant mon ancien chez moi en ruine. Hum. Le toit est tombé, le reste barricadé par des planchers en bois.

Cy descends et trouve tous cela super. Moi pas. Je suis triste.

Mon Mec, aventurier, me dit, allez nous allons essayer d’entrer ! Il fait le tour de la propriété pendant que moi je regarde les dégâts.

Certes je suis parti jeune. Certes. Je suis revenue sauver frère. Ensuite ils m’ont dit qu’ils avaient vendu. Je ne blâme personne.

Cette vieille baraque ravagée par les N.azis. Ou j’habitais avec mes grands-parents et le toit qui fuyait et ou nous y mettons les bassins dans le grenier.

Je cours vers le pommier. La clé est bien là, rouillé certes. J’ouvre la porte qui va vers le lavoir, là où Mère lavait le linge avec sa bonne.

Cy me rejoint n’ayant pas trouvé une autre entrée et reste ebahi devant l’essoreuse AEG . A cette époque de sa vie il fait vachement dans la récupe. Je m’élance, l’emmène avec moi. La salle de bal. Les miroirs dorés ou le plâtre tombe et qui ont perdu leurs éclats. Je me mire, je vois encore un instant, très fugitif, la jeune fille que j’avais été avec ses gants, sa robe de bal.

Dans le bureau de Père il ne reste que la bibliothèque. A moitié sciée. Ha Certes, personne ne peut emmener une bibliothèque pareille. Même pas les Nazis. Elle est en chêne et fait 5m de haut. Je fais remarquer à Cy qu’il y avait un magnifique lustre à l’époque.

Mec bouge les escaliers pour être sure que nous pouvons monter. Ok, mais nous montons par l’intérieure, prés du mur. Je veux juste voir ma chambre.

Seule dans mon ancienne chambre je regarde par la fenêtre au carreau cassé la vu qu’elle m’offre. Champs de blés à perte de vu. Une petit ferme pas loin. Le village et son magnifique clocher. La frontière. L’ancienne Allemagne devenue la Pologne.

Je regarde m’a chambre de jeune fille. Attaché sur une seule punaise reste un poster des Beatles pendu de travers. Et d’un coup ce flash. 7. Née en juillet mon chiffre est le sept. Je repère l’emplacement de mon lit, je compte.

Je trouve m’a cache, je soulève le plancher, je trouve la boîte à cake. Et tous les souvenirs qui vont avec. Tous les souvenirs qu’une jeune fille entre 7 et 15 ans peut bien cacher.

Mon mari arrive, me trouve en pleurs. Me dit emmène là, tu là mettras entre ton Teddybear et le reste. Allez, partons. Ca du être superbe ici autrefois, allez Bri partons.

Quel gâchis. Pourquoi ? J’insiste le lendemain pour voir le maire du village. J’apprends la vérité. Certes ils ont acheté cette vieille baraque, mais…Trop de travaux et cela n’intéressait personne.( elle à été rasé depuis…)

J’ai mal dormi suite à cette visite, j’ai encore une tante à voir. Je me verrai toujours natter mes longs cheveux blonde de blé, m’habiller en bleu-marine. J’ai bel avoir plus que 30 ans, on ne me donne même pas 22 ans. Cy a une grand tache sur son pullover, comme d’hab, c’est le seul pull qui lui reste. Il s’en fou, il a froid. Et il reste malgré son jeune âge inébranlable. Tant pis.

Nous arrivons chez ma tante.

Magnifique château à douves. ELLE arrive. En face de moi mon alter ego plus âgé. Ce fut un choc pour nous deux. La dernière fois qu’elle m’avait vu j’avais 7 ans.

Pendant mon oncle racontait à Cy  l’histoire et la résistance en Allemagne en fumant une bonne havane avec lui,  ma tante m’a raconté l’histoire de ma famille. La vérité.